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Karen Falcicchio : chargée d’enseignement, coordonnatrice clinique et ergothérapeute en médecine générale

Karen Falcicchio, erg., coordonnatrice clinique et chargĂ©e d’enseignement en ergothĂ©rapie, est diplĂ´mĂ©e de l’École de physiothĂ©rapie et d’ergothĂ©rapie et a auparavant travaillĂ© Ă  l’HĂ´pital Royal Victoria et Ă  l’Institut neurologique de MontrĂ©al dans les domaines de la mĂ©decine gĂ©nĂ©rale et de la neurologie. Karen a rĂ©pondu Ă  nos questions dans le cadre de notre sĂ©rie d’entretiens visant Ă  prĂ©senter le programme d’ergothĂ©rapie de Â鶹ԼĹÄ et Ă  illustrer la diversitĂ© au sein de la profession.

Pourquoi avez-vous choisi la profession d’ergothérapeute?

J’ai toujours voulu travailler dans le milieu de la santé et mettre à profit mon empathie, mes aptitudes en écoute active et ma patience. En terminant un diplôme de premier cycle en physiologie avec mineure en psychologie, je ne savais toujours pas quelle profession me conviendrait le mieux. J’ai donc suivi un programme d’observation de différentes professions de la santé comme les sciences infirmières, la médecine de famille et la physiothérapie, mais c’est en observant une ergothérapeute que j’ai eu le coup de foudre. Elle évaluait l’indépendance dans la cuisine d’un patient ayant subi un AVC; tout au long de la tâche imposée au patient, l’ergothérapeute analysait ses habiletés physiques, cognitives, perceptives et psychosociales, chacune contribuant à une réussite ou à un problème dans l’exécution de la tâche. En me renseignant sur la profession, j’ai compris qu’elle me permettrait d’user quotidiennement de ma créativité, de mon sens de l’observation et de mon esprit d’équipe. La profession d’ergothérapeute est très diversifiée (milieux hospitaliers et communautaires, travail auprès des nourrissons, des adultes et des personnes âgées) et j’ai pensé qu’elle pourrait me mettre au défi tout au long de ma carrière et me permettre d’évoluer sans cesse.

À votre avis, qu’est-ce qui est le plus gratifiant en ergothérapie?

J’ai la conviction qu’en tant qu’ergothérapeute, j’apprends à connaître mon patient à un niveau beaucoup plus profond et personnel. En découvrant ses occupations, les rôles qu’il joue et le milieu où il évolue, j’apprends ce qu’il aime le plus, la façon dont il se perçoit et ce qu’il rêve de faire. Il s’agit d’une relation très privilégiée et c’est ce que je trouve le plus gratifiant. En apprenant à connaître un patient sur le plan personnel, nous pouvons nous faire une idée de ce qui le motive et de la manière dont nous pouvons l’aider à retrouver l’espoir. Au sein d’un système de santé où les patients se sentent souvent perdus, les ergothérapeutes s’efforcent de trouver l’humanité d’une personne, au-delà de son diagnostic ou de sa maladie.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui envisage une carrière en ergothérapie?

Si vous rêvez d’une carrière dynamique, variée et énergisante où vous pourrez mettre à profit votre passion pour l’anatomie et la physiologie humaines ainsi que votre créativité et votre générosité, cette profession est faite pour vous. C’est l’une des professions de la santé qui nous encouragent à passer du temps avec les patients pour nouer une relation thérapeutique particulière.

En outre, les ergothérapeutes accordent de l’importance à l’autonomie et notre profession nous permet de façonner notre carrière en fonction de nos passions. Par exemple, si vous aimez les enfants, vous pourriez travailler en pédiatrie au Centre de réadaptation MAB-Mackay et utiliser le jeu thérapeutique pour aider les enfants à atteindre certaines étapes de leur développement. Si vous aimez la neurologie, vous pourriez travailler au Neuro et évaluer la dysphagie chez les patients atteints d’une tumeur cérébrale. Si vous aimez la gériatrie, vous pouvez travailler à l’Hôpital Sainte-Anne et aider un résident à utiliser son iPad pour appeler son petit-enfant à l’étranger.

Il y a tellement de possibilitĂ©s dans cette profession et les cours cliniques du programme d’ergothĂ©rapie de Â鶹ԼĹÄ peuvent vous aider Ă  dĂ©couvrir ce qui vous passionne le plus.

Pourquoi avez-vous choisi Â鶹ԼĹÄ?

J’ai grandi dans l’ouest de l’île de MontrĂ©al, mais je n’étais pas sĂ»re de vouloir Ă©tudier Ă  Â鶹ԼĹÄ jusqu’à ce que je passe en revue tous les programmes canadiens. Le programme de Â鶹ԼĹÄ a l’avantage de permettre l’accès Ă  l’annĂ©e prĂ©paratoire plutĂ´t que d’effectuer un programme de cinq ans dans d’autres programmes quĂ©bĂ©cois. Le corps professoral est composĂ© de cliniciens, de cliniciennes, de chercheurs et de chercheuses, avec une population Ă©tudiante diversifiĂ©e. Le programme valorise l’apprentissage pratique dans les cours universitaires et cliniques et nous avons un centre de simulation ultramoderne. Il s’agit d’un vĂ©ritable privilège d’apprendre et d’effectuer des stages dans un environnement bilingue et multiculturel comme MontrĂ©al oĂą je peux parler anglais, français et mĂŞme un peu d’italien Ă  l’occasion!

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Pourriez-vous nous faire part d’une réussite que vous avez connue et qui met en évidence le rôle de l’ergothérapeute?

J’ai travaillé avec un patient atteint du syndrome de Guillain-Barré, une maladie dans laquelle le patient se trouve tout d’un coup complètement paralysé, au point d’avoir besoin d’une machine pour respirer, avant que son état s’améliore grâce à une combinaison de médicaments et d’exercices de réadaptation par l’ergothérapie et la physiothérapie. Le patient et sa famille étaient très craintifs lorsque je les ai rencontrés.

Le patient, sa femme et moi avons travaillé ensemble chaque jour, des mois durant, et le patient qui n’avait au début que des spasmes musculaires dans son bras droit a réussi à se nourrir lui-même, d’abord avec l’aide de sa femme puis seul, avec une cuillère adaptée.

Son objectif était de sortir de l’hôpital pour assister à un match de hockey de son fils à l’aréna local. Le patient devait être capable de s’habiller, de se transférer dans un fauteuil roulant et de rester assis pendant au moins trois heures, d’aller aux toilettes seul et de monter dans une voiture en toute sécurité. Nous avons travaillé sur tous ces objectifs avec des activités quotidiennes pour améliorer son indépendance dans ces domaines. Après environ quatre mois, il a pu aller à ce match de hockey.

Ce qui me revient le plus à l’esprit lorsque je me remémore cette expérience, ce sont les grands objectifs atteints, mais aussi les petits moments. Discuter du match des Canadiens de la veille, fêter Halloween à l’hôpital, utiliser un jeu de hockey adapté pour travailler l’équilibre assis et le premier repas qu’il a pu manger qui n’était pas de la purée. C’est grâce à cette relation thérapeutique et à d’autres que je continue à aimer mon métier d’ergothérapeute.

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